Fabio Deronzier est un artiste plasticien, performeur, artiste vidéo et qui s’accompagne également d’un travail curatorial autour de la performance dite "radicale". Il vit et travaille à Paris. Après avoir étudié à la Villa Arson, il se consacre tout d'abord exclusivement au genre du paysage-peinture. Celui-ci étant régi par un principe de diversification des modes de productions et de représentations de la peinture, développés en différentes séries, identifiés par les médiums employés ou par des sujets de recherche. C’est après sa formation qu’il commence à diversifier ses productions et s’oriente plus particulièrement vers un travail de vidéo de found footage et stock shot dont la structure ou le but est de questionner leurs propres fonctionnalités et leurs limites. Il lui importe de réveiller les multiples d'un sujet en privilégient le positionnement qui favorise la prolifération des oppositions dont la structure clivée est une seconde permanence.
Bien que Fabio Deronzier travaille de plus en plus avec des formes performatives, il est évident qu’il pense en plasticien et que la peinture reste une ligne directrice de sa pratique par son approche minutieuse, ses contraintes et sa dimension structurale. La pratique du stock-shot parmi ses formes de prédilection, lui permet de creuser la question de la différence et du clivage, entre l'attente et la narration, entre l’unique et le multiple, de créer des moments de confusion ou de dédoublement, sans autre dénouement que le réel représenté comme œuvre finale. Comme une trame fantomatique, l’enjeu politique et esthétique de ses productions consiste à tordre au maximum les capacités de filmage, de construction d’une image pour faire apparaître une autre image elle-même sidérée par ses pertes, ses vides, ses sorties accidentelles. Toutes ces vidéos et décisions deviennent alors des fragments de situation portés à leur amplitude maximale.
Ses œuvres ont été présentées à Paris à l’occasion de solo show en 2019 et 2021 à la Galerie Anouk Le Bourdiec, a Moscou pour un solo en 2024 à la Galerie Spas Setun et pour des solos de peinture à la galerie FAF de 2016 à 2018. Curaté par Vitaly Bezpalov, fondateur de Tzvetnik, son travail vidéo a été présenté à la galerie moscovite Spas Setun (2022). Son travail d’images en mouvements a été proposé sur les écrans de l'EP7 à Paris pour un solo vidéo (2022).
Son travail a également été présenté dans diverses expositions collectives, a Spas Setun, Moscou (2022), à la Galerie provisoire, Villa Arson à Nice (2017), à Volta Basel à Bale (2019), à la Chapelle Saint Sauver à Saint Malo (2017). En 2021 en partenariat avec Emerige et Plateau Urbain, il a conçu et réalisé une fresque pour la coupole de l’Oratoire de l’Ancien couvent des sœurs franciscaines à Paris.
Son travail de performances a été présenté en duo et en groupe à la Nef de Pantin (2023), spécialement au sein du programme Nux Vomica dont il est le fondateur. Il a ete invité par Le Generateur a performer en duo avec Tristan Robquin lors de Pile ou Frasq (2023). Il a présenté le show 'Vernis à ongles et Drame écologique" au sein de la programmation du festival Nouvoitout en Bretagne (2022). Inscrit dans une période de réflexion autour du travail performatif de sa place et de son implication en tant qu'acteur et/ou curateur, il a pu travailler ce questionnement dans les résidences européennes de Performing Art Forum à Saint Erme (2022), dans le centre de résidence performatif engagé Massia en Estonie (2022) et recemment au Krušče Creative Center en Slovénie (2023).
Son entrée dans le champ performatif est étroitement liée au parcours artistique de Tristan Robquin (artiste, performeur) avec qui il travaille depuis 2015 sous forme de vidéos, performances et curations autour de l'expérience esthétique où le mot expérience est pris, aurait dit Roland Barthes, au ‘degré zéro". Ensemble ils travaillent sur des formes de représentation pouvant se définir comme de la performance radicale, expérimentale, à la frontière de l'extrême. Principalement sur les limites du corps performant et le raccourcissement des distances entre les arts et la vie civile. Une esthétique, à la différence de grands effets spéciaux cinématographique, cherchant à créer des micros événements évanescents qui exacerbent la tension de l’attente chez le spectateur. Ce moyen de performance leur implique le privilège de la perception des phénomènes physiques, optiques, sonores, olfactifs sur les caractéristiques du recentrage et de la fragmentation du temps. Conçues comme un arrangement momentané, mobile et modifiable leurs performances sont presque toujours à la limite des possibles de leurs corps et de leur rôle d'artiste.